A Bruay-La-Buissière, une équipe d’anciens mineurs perpétuent le métier au Musée de la Mine. Une sorte de “retour au charbon” pour ces passionnés qui aiment transmettre l’épopée des gueules noires.

Cette fine équipe est devenue un bien précieux, une pépite, une gaillette exceptionnelle qu’il faut scruter avec attention tant leur histoire est dévorante, prenante et tellement passionnante. Une belle leçon de vie, une claque qui fait réfléchir à cette heure où tout semble si compliqué. Antoine Fajs flirte avec ses 81 ans, il est le doyen du Musée de la Mine. Nous l’avons rencontré aux côtés de ses amis guides lors d’une visite à quelques pieds sous terre.

De galibot à porion, trente-trois années à la mine
Natif de Houdain, Antoine Fajs est d’origine Slave, naturalisé français à la naissance. Issu d’une fratrie de sept frères et sœurs, il est lui-même fils de mineur. “J’ai fait des études de menuiserie avant de partir à la mine”.
Entré comme galibot à l’âge de 17 ans à la fosse 7 de Houdain avant de devenir ouvrier à la taille, il a sué au labeur et trimé sous terre sans jamais rechigner. “Le travail était dur, poussiéreux, très physique, mais je retiens que les bons côtés. L’ambiance avec les copains était fabuleuse, même si on s’engueulait parfois. Le métier me plaisait, c’est fou non ?”.

Dans les années soixante, Antoine et son épouse ont décidé de partir s’installer à Lallaing dans le Nord. “Je suis passé par l’école des cadres et je suis devenu porion”. Toujours droit dans ses bottes, ardent défenseur des ouvriers courageux, Antoine Fajs a terminé sa carrière comme agent de maîtrise, technicien au soutènement marchant et amélioration des méthodes. Trente-trois années à la mine, voilà ce qui résume la carrière de ce grand monsieur, qui n’aura fait qu’un passage dans le Douaisis avant de revenir vivre une retraite bien méritée à Bruay-La-Buissière. Le Musée de la Mine est pour lui l’occasion de retracer ses dures années de travail qui resteront malgré tout un excellent moment qu’il ne regrettera jamais. “C’était fatigant, mais qu’est-ce que c’était bien”.

Michaël BLANQUART